Le comportement de l’abeille noire sur le cadre est nerveux dans toute la zone de distribution. Les abeilles ne restent jamais tranquillement sur le couvain comme le font d’habitude des italiennes et les carnoliennes.
Elles désertent facilement le centre du cadre pour se regrouper sur les bords, particulièrement par températures fraiches (comportement très préjudiciable au couvain qui, suite à une visite par temps frais, subira les développements de mycoses diverses). Par temps chaud, quand la colonie est ouverte, elles courent, volent ça et là. Stimulées, elles abandonneraient facilement la ruche.
Certaines lignées sont extrêmement irritées par la moindre fumée et on les a vues se précipiter sur du miel operculé qu’elles rongent, plutôt que de se servir aux cellules ouvertes.
Des lignées plus douces se montrent beaucoup plus calmes sur les cadres, moins enclines à courir en tous sens si on les manipule sans ou avec peu de fumée.
La tendance à piquer est variable également : certaines colonies sont tout à fait dociles alors que d’autres attaquent avant même d’être dérangées. Le comportement défensif des colonies non métissées varie depuis la colonie docile jusqu’à la colonie assez agressive. Mais la tendance à piquer augmente fortement chez les métisses. L’augmentation de cette agressivité peut d’ailleurs servir de mesure de ce métissage. La réputation d’agressivité de l’abeille noire provient essentiellement, selon notre expérience, de la présence de métisses dans la plus grande partie de son aire de distribution.
Les croisements de l’abeille noire avec les autres races, spécialement la carnica, sont parmi les plus prolifiques. Elles se développent rapidement en colonies puissantes au printemps, elles sont saines, hivernent très bien et leurs productions de miel sont, la plupart du temps, nettement supérieures à celles de chacun des deux parents. L’inconvénient majeur de ces métisses, obstacle radical à leur usage apicole est leur agressivité, contraste surprenant avec les deux parents…