L’abeille noire

 

L’abeille noire (Apis mellifera mellifera) est une sous-espèce – une variété de l’espèce Apis Mellifera, littéralement l’abeille porteuse de miel.

L’abeille noire, présente des qualités remarquables à un moment où, pourtant, la filière apicole constate un effondrement alarmant des insectes pollinisateurs.

Le caractère plus sauvage des abeilles noires, comparé à ses autres congénères, leur a permis de développer des moyens de résistance et d’adaptation formidables qui doivent interroger les méthodes apicoles conventionnelles actuelles.

DES ABEILLES QUI ONT BEAUCOUP À NOUS APPRENDRE

C’est la seule abeille mellifère, endémique, sauvage et naturelle en France comme en Europe. Cette abeille si particulière a été façonnée par le froid polaire et a nourri en miel des générations d’Européens. C’est l’une des plus anciennes abeilles sur notre territoire, et une des premières qui a colonisé son aire de répartition. C’est l’abeille originelle.

Elle est unique en raison de son adaptation au milieu, et présente une diversité remarquable puisqu’on observe entre 26 et 29 races géographiques et que chacune est adaptée à un écosystème différent. Elle est adaptée au climat tempéré froid et à la flore ouest-européenne, aux conditions rudes de façon générale car douée de la capacité à capter le rayonnement du soleil pour se réchauffer dans les climats froids. Cette couleur noire traduit, en premier lieu, son caractère adaptatif.

Elle est notre abeille tutélaire et représente plus que jamais cette voie d’alliance privilégiée que l’homme moderne devrait entretenir naturellement avec le monde des pollinisateurs en général.

L’abeille noire est issue d’une sélection naturelle imposée par des conditions environnementales très dures.

 

Ces colonies, « championnes de l’évolution », sont des descendantes directes de celles ayant survécu de la dernière glaciation (-10 000 av JC).

Perte de la diversité alimentaire avec la monoculture, baisse du nombre de la variété des fleurs et l’importation de reines étrangères sont autant de raisons à la cause d’une régression considérable du patrimoine génétique de cette abeille locale. Résultat, les capacités de résistance des abeilles sont amoindries, et les abeilles se retrouvent plus vulnérables aux pathogènes, maladies et parasites.

Notre association œuvre à la sauvegarde de ce précieux patrimoine génétique de l’abeille locale :

  1. Offrir aux abeilles de quoi vivre en autonomie avec des ressources florales diversifiées et un périmètre de butinage sain.
  2. Constituer des colonies d’abeilles noires sélectionnées en fécondation dirigée au sein de son conservatoire.

Depuis des dizaines d’années, des chercheurs de l’INRA, du CNRS, et d’éminents apiculteurs sélectionneurs de plusieurs pays écrivent que les abeilles doivent être sélectionnées régionalement, sous risque de rapides déconvenues : les métissages mal contrôlés produisent des comportements imprévisibles et décevants. Malheureusement pour la France, ce sont en 2011 des abeilles grecques qu’on voit installer sur les toits parisiens, ou des argentines au bord des champs… par milliers ! Avec la conséquence d’un affaiblissement génétique inouï, et une filière apicole française qui produit 2,5 fois moins de miel qu’il y a 15 ans…

À des fins médiatiques et commerciales, ces importations d’abeilles inadaptées aux micro-climats français diminuent toute biodiversité locale durable. Elles desservent tout développement durable en apiculture, et favorisent la fragilité des colonies métissées avec ces abeilles étrangères, jusqu’à leur disparition que les marchands s’empressent de remplacer moyennant finances, par des essaims importés.

L’association l’Abeille de compagnie œuvre pour la protection et de développement de colonies d’abeilles noires en zone rurale.

L’éventuel nourrissement des abeilles doit être limité à 3,5 kg de succédané par ruche pour une année et soit fabriqué à partir de sucre de canne bio. Le sirop de nourrissement « conventionnel » est, quant à lui, fabriqué à partir de blé ou de maïs …

La lutte contre l’acarien Varroa s’effectue uniquement avec des produits autorisés en bio, comme par exemple le thymol (par évaporation). La principale matière active utilisée en apiculture conventionnelle est un pesticide : l’amitraze, un acaricide/insecticide puissant!

La mutilation telle que le rognage des ailes de reines est interdite.

Le miel n’est jamais chauffé.

Les ruches doivent essentiellement être constituées de matériaux naturels ne présentant aucun risque de contamination pour l’environnement ou les produits apicoles.

La cire utilisée doit provenir d’unités de production biologiques et ne concentre donc pas de nombreux résidus chimiques fixés au fil du temps.

Les réserves de miel et de pollen suffisantes pour assurer l’hivernage doivent être laissées dans les ruches au terme de la saison de production.